Destination : 18 , Détournements majeurs.


Le palefrenier et la violette

Miroir, moi beau miroir dit moi qui ai la plus laide de mon royaume ?

Tous les matins, Eléonore devant sa coiffeuse, posait la même question.

Et le miroir, imperturbable lui montrait une petite veille toute chenue, une

verrue sur ne nez la bouche édentée.

Eléonore riait aux éclats et chantonnait sa chanson du matin « Un jour mon

prince viendra… » en coiffant soigneusement sa longue chevelure rouge.



Elle était énervante Eléonore lorsqu’elle réclamait son plus beau destrier à

son palefrenier, et parcourait la ville parée de ses plus riches habits.

Les sujets du royaume devaient s’exclamer sur son passage « Ah qu ‘elle est

belle et charmante notre Eléonore… Vive Eléonore ! »

Un valet derrière la monture lançait des pièces d’or à toutes volées, les

enfants couraient les ramasser pour les donner à leurs parents, certain

reconnaissaient l’écu qu’ils avaient donné la veille au collecteur d’impôt.



Ses trois sœurs en avaient assez des caprices d’Eléonore, il lui fallait une

leçon. Elles demandèrent conseil à de leur tante clochette, la bonne fée.

_ Oui une bonne leçon ! Disait Blanche Neige.

_ On pourrait… Sais pas moi… La faire dormir longtemps comme ça on aurait la

paix suggérait Aurore.

_ Oui oui en lui donnant à croquer une pomme empoisonnée. Sautait en tapant

des mains. Banche-Neige.

_ Ou lui faire laver les latrines continuait Cendrillon avec un rire de

crécelle

_ Doucement mes belles, répondit la fée Clochette, si je comprends bien vous

voulez que je jette un sort à votre sœur aînée ?

_ Oui, oui, répondirent en cœur les trois sœurs.

_ Mais ça ne ce fait pas comme ça, ce serait trop facile, il faut déposer

une plainte au commissariat des fées, allez plaider l’affaire devant le juge

du tribunal des sorcières, avec débat contradictoire… Et j’oubliais l’

enquête !

_ Ca peut durer longtemps ? S’inquiéta Aurore

_ La justice est lente… Au moins un siècle. Répondit tatie Clochette

_ Mais il y a longtemps qu’on sera morte ! pleurnicha Blanche Neige

_ Il y aura bien un autre moyen… Se risqua tata Clochette.

_ Le quel ? Demandèrent en cœur les trois filles.

_ Une baguette magique qui s’appelle psychologie…

_ Hun ? Quoi ?

_ Je vous explique…

*





Miroir, moi beau miroir dit moi qui ai la plus laide de mon royaume ? Et l’

aïeule édentée apparut comme d’habitude. Eléonore ria aux éclats. Et elle se

mit à chantonner « Un jour mon prince… »

Mais ce matin là on frappa à la porte. Croyant que c’était une servante

Eléonore dit « entrée » c’était son père le roi qui rentra dans la chambre.

_ Père, que me vaut votre visite de si bon matin ? Demanda Eléonore

désarçonnée par cette apparition.

_ Ma fille vous êtes fraîche comme une rose. Et vous damerez un saint, c’est

pour cela que j’ai décidé de vous marier.

_ Nous en avons déjà parlé, ma réponse est non ! Nul besoin d’un bonhomme

qui m’empêchera de vivre ma vie et déformera mon corps par de multiples

maternités.

_ Mais cette fois si il est temps de trouver chaussure à vos pieds comme dit

votre sœur Cendrillon.

Justement si Eléonore refuse de convoler c’est pour embêter ses trois

chipies de sœurs qui ne peuvent se marier à leur prince charmant avant leur

aînée.

_ J’ai décidé, continua le roi, d’offrir un grand bal ou tous les jeunes

gens du royaume sans exception de 18 à 25 ans seront invités.

Etre la reine du bal plaisait déjà mieux à Eléonore, elle pourrait

toujours dire que personne n’était à son goût. Ce raisonnement la fit dire

oui.



Le petit Poucet et ses frères et sœurs eurent la grande mission de parcourir

le royaume en tous sens, pour apporter un carton d’invitation à tous les

hommes de cette tranche d’âge, Monsieur Ogre fit une scène pas possible au

petit Poucet qui lui refusait de lui donner une invitation

_ Vous avez passé l’âge lui disait-il

_ Et à quoi vois-tu ça moucheron ?

_ A votre grosse voix !

_ Je vais de manger….

_ Vous ne pouvez pas, je suis en service commandé du roi, vous serez pendu !

Je me sauve j’ai d’autres cartons à distribuer.

Le petit chaperon rouge le remercia pour cette gentille invitation, mais il

ne pourra s’y rendre, sa mère-grand lui demandait de lui rapporter ses

provisions, justement ce soir là.

_ Elle habite en pleine forêt et j’ai peur du grand méchant loup !

Expliqua-t-il.

Le petit Poucet lui promis de l’accompagner une autre fois.

Peter Pan remercia, lui aussi, et regrettait, il était retenu par un certain

monsieur Crochet.

_ Mais que perds-tu derrière toi ? Lui demanda Peter en le quittant

_ Ce sont des cailloux que je laisse là pour me souvenir des maisons

visitées.

- Pas bête, on fera quelque chose de toi, si les ogres ne te mangent pas !



*



Le palefrenier d'Eléonore se lamentait… « Je ne suis pas invité, pourtant j’

ai l’âge mais je n’ai rien à me mettre. »

Cendrillon apparut à la porte de l’écurie.

_ Pourquoi te lamentes-tu palefrenier ?

_ Tous les garçons de mon âge iront au bal de ma maîtresse bien aimée, moi

je ne suis pas invité.

_ Le roi a dit tout le monde même le plus pauvre du royaume !

_ Je ne pourrais me trouver un habit présentable, et puis, je dois m’

occuper de l’équipage de ma maîtresse, je n’aurais pas le temps.

_ Laisse moi faire. C’est sûr, tu devras prendre un bain tu ne sens pas la

rose !

_ Vous êtes une fée pour moi ! Répondit le palefrenier les yeux pleins de

reconnaissances.



Le jour du grand bal, tendit que Eléonore choisissait de ses plus beaux

habits, une mousseline blanche transparente, qui laissait deviner une gorge

des plus rondes et une taille de guêpe, le palefrenier terminait de préparer

son équipage. En harnachant les chevaux il avait le cœur gros. Il n’

attendait plus Cendrillon et pensait que celle-ci avait oublié sa promesse.

C’est alors qu’il vit trois silhouettes féminines se découper dans l’

embrasure de l’entrée de l’écurie.

Aurore tenait un gant, une serviette et un savon, Cendrillons une bassine et

Blanche Neige une tenue étincelante de chevalier.

_ Je l’ai emprunté à mon prince charmant, qui dit en passant, est furieux de

ne pouvoir venir au bal car il a 25 ans et demi. Expliqua Blanche.

_ Mais avant il faut vous laver. J’ai apporté ce qu’il fallait… Continua

Cendrillon… Aurore ne dort pas, remplis vite la bassine et toi, déshabilles

toi, ordonna-t-elle au palefrenier.

_ Hun ? devant trois jeunes-filles pures ?

_ Nous ne sommes plus si pures… Ria Cendrillon, allée si tu veux te rendre

au bal, il faut te dépêcher..

_ Mais l’eau est froide !

_Bon les filles, on part se préparer, nous allons êtres en retard ! Fit

cendrillon en lui tournant le dos.

_ Non non ne partez pas, je fais ce que vous dites, s’écria le palefrenier

en retirant vite son pantalon.



Censure :-)



Les plus beaux équipages arrivaient dans la cour du palais. Les plus riches

seigneurs conduisaient leur enfant à l’âge de se marier avec l’espoir de

plaire à la belle Eléonore. Les moins riches venaient à pied. Parmi eu le

Palefrenier paré comme un prince, montait les grands escaliers, qui le

conduisait à la grande sal du bal, l’air emprunté, n’ayant pas l’habitude de

sentir si bon. Cendrillon l’avait aspergé d’eau de toilette à la violette

disant que c’était son arme secrète… « Mais attention le parfum s’évapore,

vers minuit tu retrouveras ton odeur naturelle de palefrenier. »



Eléonore dansait en se promettant bien d’éconduire les soupirants. Elle

accepta une valse avec un jeune comte De Barbe-bleu qui la serrait de trop

prêt, puis elle dansa avec un jeune prince venant des lointaines Carpates,

un certain Dracula dont elle s’inquiéta des longues dents et voulant l’

embrasser dans le coup.



Les trois sœurs la regardaient danser. Cendrillon se plaignait d’avoir mal

aux pieds

_ Pourquoi ai-je mis ces chaussures de vairs ? Se lamentait-elle.

Blanche fut invitée à danser par un petit jeune homme, vraiment petit et l’

air timide, elle accepta pour ne pas faire tapisserie. En dansant son

cavalier lui révéla qu’il habitait en forêt avec six compagnons aussi grand

que lui, et elle était vivement invités à leur rendre visite.



Tendit que Aurore, qui n’était pas du soir, s’assoupie dans un canapé,

Cendrillon vit arriver le palefrenier qui n’osait s’approcher des soupirants

qui attendaient leur tour de danse.

_Il sera encore à attendre à minuit ! Se dit Cendrillon.

Elle alla le chercher et valsa d’office avec, en l’entraînent vers Eléonore

qui s’ennuyait à danser avec un jeune homme, qui semblait lui conter

fleurette.

Par un tour dont elle avait le secret, Cendrillon, mit son partenaire dans

les bras d’Eléonore et entraîna le jeune homme dans une valse, vers un coin

reculé de la sale. Elle lui donna un baiser. Surpris il lui demanda son nom.

_ Cendrillon dit-elle en lui faisant une référence.

_ Et moi, comte de Perrault, se présenta le jeune homme en la relevant..

Eléonore ne comprit pas toute suite, on lui avait changé de cavalier sans qu

’elle s’en aperçoive. Elle ne réfléchit pas longtemps à ce problème. Les

senteurs de violette lui chatouillèrent les narines puis l’enivrèrent, au

point qu’elle ne lâcha plus le palefrenier, qu ‘elle prenait pour un prince.

Elle ne voulait personne d’autre, elle en oubliait son serment de rester

célibataire, c’était celui là qu’elle avait choisi ! Mais les douze coups

de minuits sonnaient.



Le palefrenier se dégagea vite, dévala les escaliers vers la sortie.

Eléonore courrait derrière « restez, restez… Cria-t-elle. Qui êtes-vous ?

Votre nom ? »

Le palefrenier ne répondait pas il couru se noyer dans la foule du peuple

qui dehors se réjouissait de la fête.

_ Ou est-il ? Demandait Eléonore à ses gardes, il sentait si bon la

violette.

_ Ce n’est pas l’homme que nous avons vus fuir, il sentait les écuries !

Répondaient les garde.



Les jours suivants, les gardes eurent l’ordre de parcourir tout le royaume à

la recherche d’un homme sentant la violette. Eléonore restait enfermée,

languissante dans sa chambre, même la vue de l’ancêtre dans son miroir ne la

faisait plus rire. Le roi donnait des ordres pour qu’on le retrouve. Mais

les gardes avaient beau parcourir le royaume et sentir les jeunes jeans,

même à leur endroit le plus intime, ils ne trouvaient personne qui sentait

la violette.

Des princes venant de France se présentaient parfumés des senteurs de

Provence. Non ce n’était jamais le bon.

_ Il faut sortir ma fille, prendre l’air, lui disait le roi, le peuple

gronde que vous ne distribuez plus des pièces d’or.

_ Je veux le prince qui sent la violette ! Répondait Eléonore dans un

soupire.

_ Faite un effort, en sortant vous le retrouvez peut-être, lui répondait le

roi.

Cette judicieuse suggestion fit se lever Eléonore.

_ Qu’on prépare mon carrosse ! S’écria-t-elle.

Son palefrenier, lui apporta sa monture sans état d’âme. Après le bal, son

rêve exaucé, il reprenait son travail quotidien sans demander plus. Eléonore

ne voyant jamais son domestique ne pouvait le reconnaître.

Mais Cendrillon veillait…

Cachée dans un recoin, la fiole du parfum dans ses mains, elle aspergea le

palefrenier lorsque celui-ci croisa la fière Eléonore.

Celle-ci s’arrêta interdite… Mais cette senteur? Mais oui c’est bien

celui-là.

Le palefrenier s’éloignait son service terminé, sentant vaguement une

humidité dans sa chevelure hirsute.

Les gardes l’arrêta.

Eléonore, subjugué sentait son palefrenier.

*

_ Vous savez qui vous épousez ? Demanda le roi à sa fille.

_ C’est lui et pas un autre !

Les noces furent grandioses, le palefrenier devint un bon roi, prévenant aux

plus pauvres, mais il devait sans arrêt avoir son parfum de violette sous la

main, si non, Eléonore le renvoyait dans les écuries.



Les trois sœur purent enfin se marier… Blanche Neige avec un prince allemand

du nom de Grimm, Cendrillon avec le comte de Perrault. Et Aurore s’endormit

dans les bras d’Orphée.



Ah j’oubliais la vieille dans le miroir, c’était le reflet d'Eléonore âgé.

Moralité : Rira bien qui rira le dernier.

Oui bon j’aurais pu trouver mieux !



J François M