Destination : 3 , Chambre avec vue...
Là-bas
Là-bas !
De ma fenêtre ce matin,
J'ai regardé mourir la nuit...
Quand tous ses feux se sont éteints,
Elle s'en est allée sans bruit...
Son âme, encore présente
Flotait dans le ciel clair,
Parsemant de larmes brillantes
Les fleurs et les champs verts...
A sa pathétique sonate
Succéda une symphonie,
Le soleil se leva sans hâte
M'emplissant de mélancolie...
Sa caresse aux reflets d'or
Effleura les arbres endormis,
Eveillant tous leurs trésors
De petits charmeurs engourdis...
De ce sourire du matin
J'aurais dû être ravie,
Mais mon âme était bien loin,
Dans de lointains pays....
Où à chaque jour qui naît
Un enfant ou un homme meurt,
Sans même s'imaginer
Qu'il puisse faire beau ailleurs...
Dans le vent, nous entendons
Des mots d'amour et de paix,
Pour eux, ce sont les canons
Qui les font pleurer, trembler...
Nous, qui redoutons chaque peine
Et profitons de chaque joie,
Nous ne comprenons pas la haine
Que peuvent ressentir parfois
Ces êtres dénués
D'espérance et d'amour,
Ne sachant plus rêver
Même à un nouveau jour,
Qui leur apporterait
Amour, tendresse et paix...
J'ai regardé mourir la nuit,
J'aurais dû m'en réjouir
Je ne le pouvais pas
Car, je savais... là-bas....
Que d'autres auraient voulu
La voir mourir aussi !
D'autres
Qui n'ont jamais connu
Qu'elle ! Sa Majesté La nuit....