Destination : 147 , Journal malade
Journal de celle qui se prenait pour un écrivain….
Samedi 11 décembre… 10h
Messagerie rien. Cette attente est insupportable Mais que fait JFP : il a oublié la destination ; La dernière fait long feu
18h Ah enfin…nouveau thème. Je me frotte les mains… bof il faut encore souffrir les bobos j’en ai à la pelle (en parlant de pelle y a de la neige partout) des gros, des petits lequel choisir ?
Demain l’étincelle jaillira !
Dimanche 12 décembre
Messagerie : tiens, il y a des atelieristes écrivains qui ont des idées lumineuses ; Il est vrai qu’en matière de souffrance on a tous notre lot. Je vais aller leur chercher des poux dans la tête en attendant d’avoir la lumière… J’ai bien une bronchite mais tout le monde s’en fiche. Il est urgent d’attendre… Procrastination, mère de la sagesse de l’écrivain en manque d’inspiration. Et puis il faut préparer le parcours de la prochaine randonnée alors l’écriture attendra.
Lundi 13 décembre
La messagerie est désespérante : Les textes arrivent comme des bombes tous aussi bons les uns que les autres. Le café est un peu amer et le stylo est lourd. Cela devient lancinant ! Écrire mais quoi ? Bien en attendant je commente les textes de Cédric, Coralie, Catherine, JFM et les autres mais c’est un pis aller à ma douleur…
Mardi 14 décembre
La messagerie une torture… Les collègues toujours à l’inspiration et moi je suis là, le cerveau en mayonnaise ratée. Tiens Drôle de canard. Il me vient à l’esprit une chansonnette que ma mère me chantait un canard qui avait perdu sa cane. Un début…
Mercredi 15 décembre
Ouvrir la messagerie ? Pas question, le moral est berne. Devant ma feuille, un mot, une phrase…
Souffrance souffrance la mienne ou celle de Monsieur Canard.
« Sur les bords d’une mare un canard soupirait, cherchant d’un air bizarre quelque chose qui lui manquait… » non pas assez étoffé, on recommence.
Sur les bords d’une mare, appuyé sur sa canne au pommeau orné d’une plume d’oie, offerte par son cousin Eider lors de son dernier passage dans le quartier, un canard soupirait. L’air hagard, il flânait, se dandinait, cherchait quelque chose qui lui manquait.
Il disait d’un air grave qui marquait son chagrin : « on m’a volé ma cane ! Vous n’avez pas vu ma cane ? »
Voilà un bon début ; je souffre moins et c’est le canard qui ramasse… en psy on appelle cela le transfert…
Jeudi 16 décembre
Nuit peuplée de cauchemars ; Il y a plein de canards partout. Les mots manquent, les phrases sont mauvaises. Je recommence non je n’en sortirai pas. Cela va mal finir… demain on verra.
Pour l’instant préparé les cadeaux de Noël, les menus nous seront huit adultes trois enfants. Une bonne table …. Mais quoi écrire sur la fin de ce malheureux canard.
vendredi 17 décembre
Un chapon (le pauvre ; il a souffert lui aussi) pour le réveillon, C’est bien ! Surtout pas de canard. Ils sont boiteux et nous serons nombreux… Pas écrit une ligne…
Samedi 18 décembre
Un dernier effort, souviens-toi de la chanson : je reprends :
Sur les bords d’une mare, appuyé sur sa canne au pommeau orné d’une plume d’oie, offerte par son cousin Eider lors de son dernier passage dans le quartier, un canard soupirait. L’air hagard, il flânait, se dandinait, cherchait quelque chose qui lui manquait.
Il disait d’un air grave qui marquait son chagrin : « on m’a volé ma cane ! Vous n’avez pas vu ma cane ? »
Après avoir erré dans tous les coins de la ferme, il rencontra un galopin qui lui demanda :
« Comment donc qu’elle était ta cane oh mon poulet ?
- Elle était fort bien mise, répondait le canard, elle portait robe grise et blanche avec un long bec fin orange ;
- Pas de doute, c’est bien elle que j’ai vue …. Plumée dans la remise et dorée dans une casserole avec oranges et navets. »
Le canard au cœur tendre jura de rester veuf, pleurant à pierre fendre le cœur gros comme un œuf. Maintenant , il passait le plus clair de son temps dans la remise, assis sur un tas de navets à jouer sur sa guitare : Guerre, guerre aux navets.
Quand je flâne sans ma cane, je ne suis pas content !
dimanche 19 décembre 2010
Je réponds le cœur léger à quelques mails toute frétillante, j’ai enfin fini mon texte.
Reste à l’envoyer mais là pas facile…
12h 50 Envoyer…
dimanche 19 décembre 2010