Destination : 63 , Surprise !
Délices et Voluptés
Délices et voluptés
Accoudé au bar devant son 3ème wisky, Pierrot , les yeux mi-clos, observe le va-et vient incessant des serveurs, dans le miroir en face de lui. Soudain, le cigarillos qu'il mâchonnait depuis un moment, se fige entre ses lèvres : ondulantes sur leurs hauts talons, deux superbes jambes ceintes à mi-cuisses par une jupette moulante, viennent de faire leur entrée. Au silence qui se fait dans la salle, Pierrot se dit que ce qui est au-dessus de la jupe ne doit pas être mal non plus. Son instinct de chasseur en éveil, le fait se retourner pour recevoir en plein visage, l'éclat métallique de deux grands yeux verts papillonnants sous sune cascade de boucles rousses.
Sûre d'elle, insensible aux sifflets admiratifs qui l'accompagnent, la créature s'avance vers lui de sa démarche chaloupée et, sans le quitter des yeux, vient s'asseoir près de lui. La subite chaleur qui envahit Pierrot à cet instant, n'est pas seulement due aux wiskies. Galamment, il invite de la main la belle à s'asseoir sur le tabouret voisin du sien. Un sourire "email-diamant" lui répond et deux lianes gainées de soie noire s'entrecroisent en crissant, en même temps qu'une vue plongeante lui est offerte sur deux collines bordées de dentelle.
- Ne s'est-on pas déjà vu quelque part ? lui susurre une voix chaude. Je m'appelle Claudia...
- Oh que oui, je vous ai vue ! Quelque part dans un rêve... Claudia... !
- Huummm... vous me flattez mon cher... comment vous appelez-vous ?
- Pierrot ! Eh oui, j'aurais préféré Tristan ou Roméo !
- Mais c'est mignon Pierrot ! Cela vous va très bien ! répond-elle, en lui posant la main sur la cuisse. Quand j'étais enfant, j'avais un Pierrot en chiffon et je ne m'endormais pas sans lui ! C'est encore le cas aujourd'hui, je ne m'endors toujours pas sans lui !
- Est-ce une invitation ? pense Pierrot, de plus en plus troublé par la main caressante.
A son tour, il saisit la main de Claudia et la porte à ses lèvres.
- J'en connais un bien vivant, en chair et en os, plein de gadgets, qui ferait bien dodo lui aussi avec vous...
Un frisson fait vibrer la dentelle et les deux collines se rapprochent de la poitrine de Pierrot, dont le visage se retrouve noyé dans la cascade rousse qui dégage un parfum voluptueux.
L'invitation se confirme lorsqu'il sent se glisser entre ses jambes, les deux lianes soyeuses qui se lovent et se font pressantes. Le volcan qui s'éveille en lui le pousse à resserrer son étreinte, faisant ployer en arrière les boucles rousses. Le regard vert chavire, deux lèvres carmin s'entrouvrent et se rapprochent de son visage. Le volcan gronde de plus en plus....
- Hep Monsieur ! Oh oh !!!.... on ferme, il faut partir !
L'étreinte qui secoue l'épaule de Pierrot n'a rien de caressante. Ahuri, il regarde la face porcine ornée d'une moustache rousse qui lui demande de s'en aller.
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