Destination : 86 , Droit dans le mur !
Mur Intérieur
Mur intérieur
Que faire face à ce mur de stress et d'angoisse? Ce mur qui meurtrie mon âme chaque jour et la torture chaque nuit. Chaque déception, chaque colère, chaque conflit, chaque regard noir, chaque mauvaise nouvelle, chaque inquiétude renforce ce mur, lui ajoute une pierre de plus et le cimente encore plus fort.
Ce mur de stress et d'angoisse est bien plus grand et fort que l'on ne pourrait croire, et il se déplace, il vit à l'intérieur de mon âme, à l'intérieur de mon corps et le détruit, lui créé des symptômes incompréhensibles qu'aucune médecine n'a le savoir de soigner. Parfois à petit feu et parfois à grands coups, il s'énerve et compresse mon corps à l'intérieur de lui-même. Je le sens, il contracte mes nerfs, appuie sur mes organes, compresse mon cerveau à l'intérieur de mon crâne et le transperce d'aiguilles virtuelles mais qui paraissent tellement réelles.
Ce mur, je le vois, je ferme les yeux et il est là, il est toujours là, il guide mes regards, mes mains, le sang qui coule dans mes veines. Trop souvent, il prend le contrôle de chaque mouvement que mon corps effectue par lui-même dans le seul but de sa survie.
Mais quelle peur cela provoque-t-il de ressentir ce mur contrôler un afflux de sang dans une artère! Quelle paranoïa a-t-il installé dans mon cerveau en poussant jusqu'à mes muscles à se contracter seuls! Quelles incertitudes m'a-t-il donné en changeant, en l'espace de quelques secondes, mon état d'esprit, mes idées, ma réflexion. Comment évaluer l'intelligence d'un mur lorsqu'il peut même outrepasser des sentiments provenant d'un coeur et d'un cerveau humain? Un mur n'a aucun cerveau, aucun coeur, mais est-il vraiment un mur? Je le vois avec l'apparence d'un mur de briques blanches cimentées les unes par-dessus les autres dans un désordre infinie et incompréhensible.
Ce mur, à présent installé depuis bien des années, s'élève peu à peu et devient de plus en plus infranchissable au fil du temps. Je n'ai jamais réussi à le repousser. Et enfin tu es arrivé et lentement, tu as créé des failles dans la pierre du mur qui me faisait tellement souffrir. D'abord par des mots, ensuite par des gestes, tu as pris le pouvoir sur lui. D'un seul regard tu sais l'apprivoiser et le calmer, parfois délibérément et parfois sans même le vouloir.
Un jour, devant moi, tu as posé tes mains sur une guitare et tel un serpent qui s'endort à la douce mélodie de la flûte, tu as anesthésié mon mur.
Le temps passe et ses briques deviennent plus floues, plus transparentes.
Bientôt, peut-être verrais-je la lumière au travers...
Julie