Destination : 86 , Droit dans le mur !


mur 2




MUR (2)

Ca y est, enfin, le mur commence à se fissurer !
Il faut dire que lorsque toute la famille s'y met,
A la masse qui plus est,
Y'a de la casse !
Un peu "casse -gueule"certes parfois, mais bien mérité,
Et puis miracle, la fissure s'agrandit,
Une deuxième apparaît,
Et quelques jours après, le temps faisant son effet,
Le mur de silence orné de mosaïques, mots sadiques acérés
Mur sur lequel chacun s'écorchait,
Ce mur est enfin ébréché,
On peut presque passer de l'autre côté!

Et qu'y trouve-t-on, de l'autre côté?
Un père,
Un mari fatigué,
En colère, en misère,
Ennuyeux et blessé
Quand il s'enferme lui-même
Derrière les murs noirs
(Humour noir, humour pied-noir)
De son enfance malmenée,
Ruines familiales défendues par fidélité filiale mal placée...

Mais aujourd'hui, le soleil peut transpercer le mur du passé,
Par cette jolie brèche enfin ouverte,
Et à laquelle tout le week-end chacun a travaillé...
Pierre après pierre l'aîné, le benjamin, celui qui est passé
A retiré de son coeur la sienne trop lourde à porter.

Devant la porte, il y en a un énorme tas.
Personne ne le voit, sauf moi.
Etait-ce un mur invisible?

Qu’importe, l'air circule enfin, plus léger,
Le vent chasse la poussière, les rancoeurs,
Chacun respire mieux...

Des murs pareils, de toutes façons, on s'en passerait!
Alors pourquoi pas des murs de terre,
Où chacun planterait sa fleur favorite qui s'y épanouirait?
Ou de jolis murets,
Pour baliser le territoire de l'un de l'autre,
Tout en agrémentant l'espace, le paysage?
Il en existe de si tentants qu'on a envie de s'y asseoir,
D’y faire une pause, de regarder ce qui pousse juste à côté,
Ou encore à deux de s'y lover pour bavarder.
....
Longer le vieux mur du cimetière écroulé,
Avoir une pensée pour nos morts, réconciliée,
Et qu'ils reposent là, bien tranquilles,
Pour nous laisser passer notre propre chemin,
Jusqu’à demain !

Enfin bref, il était grand temps d'arrêter de se cogner la tête
Contre ce mur d'indifférence et de méchanceté bétonné!

Merci, oui grand merci,
Les enfants,
D’être passés !

coralie de sezame