Destination : 175 , Cher atelier
A celle que je n'ai pas été...
Petite, je me souviens,
Bercée par la douceur de la voix maternelle,
Je rêvais en écoutant les histoires de princesses.
J’aurais tant voulu leur ressembler !
Etre belle et ne plus avoir ces affreuses lunettes sur le nez ;
Etre riche et pouvoir m’offrir tout ce que je désirais ;
Etre appréciée de tous même si j’étais la première en classe.
Plus tard, je me rappelle,
Cette adolescente timide et complexée,
Qui regardait avec envie les filles qui brillaient.
J’aurais tant voulu leur ressembler !
Etre drôle et sympa pour faire rire autour de moi ;
Ne plus avoir cet appareil dentaire et de nouveau sourire ;
Effacer mes formes pour ne plus les cacher sous d’amples vêtements.
Etudiante, j’ai en mémoire,
Les cours menés par de brillants professeurs,
Je m’abreuvais de leur savoir et brûlait de tout connaître.
J’aurais tant voulu leur ressembler !
Etre intelligente et découvrir de nouvelles théories ;
Ecouter les souffrances et soigner les plus folles maladies ;
Avoir ma place au sein d’une société supérieure et cultivée.
Le temps a passé,
De rêves en rêves, d’espoirs en illusions,
Jusqu’à ce qu’un jour je vois mon reflet dans son regard.
J’ai alors seulement voulu y ressembler !
Etre l’amante qui s’enflamme au feu de son désir ;
Etre l’amie qui partage les joies mais aussi bien que les peines ;
Etre la confidente qui comprend les souffrances passées.
Au fil des années,
Je suis devenue mère : un garçon puis deux filles,
Qui me regardent avec ce même sentiment d’amour absolu.
J’aimerais tellement pouvoir y ressembler !
Etre douce et ne jamais perdre patience devant leurs bêtises;
Comprendre leurs angoisses et soigner leurs bobos ;
Leur donner confiance en eux et respect de ce qu’ils sont.
Mais petit à petit,
En m’offrant chaque jour leur confiance et leur amour,
Ce sont eux qui m’aident à accepter celle que je suis.
Je ne voudrais pas ne plus y ressembler !
Je ne suis pas princesse, mais je suis la compagne d’un homme charmant ;
Je ne suis pas une star, mais autour de moi grandissent trois beaux enfants ;
Je ne fais pas partie de l’élite, mais je continue d’apprendre avec émerveillement.
