Destination : 273 , Absence, manque et disparition…


Deuil

Sa disparition fut soudaine. Un matin d’hiver, elle se leva comme d’habitude, s’habilla, sortit de sa chambre et se dirigea à pas lents vers la cuisine pour y boire son café. Elle avait à peine fait dix pas avant de s’effondrer sur le carrelage froid du couloir. Un voisin, inquiet de ne pas voir les volets ouverts, la découvrit à peine une heure plus tard. Elle fut conduite à l’hôpital, réanimée une première fois, puis une seconde, avant de sombrer dans un coma définitif. Trois jours plus tard, tout était fini.



Son absence fut profonde et difficile à admettre. Elle avait toujours été là pour nous, elle avait salué nos premiers pas de son petit rire joyeux, elle avait bercé nos chagrins contre sa poitrine maigre, elle avait écouté nos révoltes avec un sourire plein de douceur. Et il fallut accepter l’idée que tout cela était terminé. Personne ne nous avait prévenu, personne ne nous avait préparé, personne ne nous avait dit que, tôt ou tard, l’histoire se terminerait comme ça. Il nous a fallu des années pour ne plus être étonnés de ce vide.



Le manque ne s’est jamais tari. Aujourd’hui nos vies sont pourtant bien remplies, avec des enfants, des neveux, des maisons pleines d’entrain. Nous travaillons, nos semaines sont très occupées. Mais nous continuons, malgré tout, à entretenir sa flamme dans nos vies. Nous essayons de nous retrouver, aussi souvent que possible. Car c’est là seulement, au creux de nos mémoires partagées, que nous continuons à la faire exister, à sentir sa présence auprès de nous. Jamais nous ne laisserons son souvenir s’effacer.

Myriam