Destination : 56 , PCT (portrait chinois thématique)


Touches Temporelles

Si j’étais un moment de la journée,

Je serais cette heure où rien ne bouge et pourtant tout se pressent,

Ce temps qui semble s’arrêter en l’attente de tous les possibles,

Cette douce clarté qui n’est plus à la lune, pas encore au soleil,

Je serais le lever du jour.



Si j’étais un jour de la semaine,

Je serais celui qui, entre tous, marque la bascule,

Qui rêve et sourit, tout en suivant le tempo,

Déjà tourné vers les journées alanguies de paresse,

Je serais le vendredi.



Si j’étais un mois de l’année,

Je serais celui qui précède l’orgueilleux empereur solaire,

Dont il sait, pourtant, savamment détourner les rayons,

Pour raccourcir les nuits et prolonger nos soirées,

Je serais le mois de juin.



Si j’étais une saison,

Je serais celle des marchés colorés et des tenues légères,

Des enfants dorés qui courent sur les plages, ivres de liberté,

Dans l’éphémère promesse d’un paradis regorgeant de fruits,

Je serais l’été.



Si j’étais un moment de la vie,

Je serais ce tremblement, fugace ou formidable,

Qui agite parfois le corps et le cœur de chaque être sur terre,

Face à l’inconnu, la surprise, l’amour ou l’espérance,

Je serais une première fois.



Et si j’étais tout cela,

Je serais un vendredi, un vendredi du mois de juin,

Un petit matin doux du premier jour de l’été,

Aux lueurs tremblantes de l’aube sur la ligne d’Orient,

Je serais tout cela, tout cela à la fois.

Myriam