Destination : 178 , Découverte


Ma plus belle histoire...

Un matin, un soir, au fond peu importe le moment, on ouvre sa boite mail pour consulter les derniers messages reçus. Le regard glisse machinalement sur la liste, entre courriers indésirables (et indésirés), spam publicitaires (voire assassins !) et messages personnels (tous ces mots qui font peurs quand ils ne font pas rire). Soudain, il est happé par l’un d’eux, dont l’intitulé familier saute aux yeux : « Ailleurs Atelier, Destination xxx ». Aussitôt l’esprit s’éveille, gagné par la curiosité et l’excitation : « Qu’est ce que ce sacré capitaine nous a encore concocté ? «



Vite, le cœur battant, on se dépêche d’ouvrir le texte pour lire les quelques lignes de la consigne. Une fois, deux fois, dix fois dans certains cas, lorsque la « comprenette » est enrouée… Un peu comme un homme qui accoste pour la première fois sur une terre inconnue, on découvre avec émerveillement la géographie littéraire des lieux et les richesses qu’ils donnent à découvrir, au détour d’une phrase ou d’un paragraphe. L’attention est aux aguets, cherchant le mot qui va faire « tilt », et déclencher cette furieuse et formidable vague qu’est l’envie d’écrire…

« Vais-je trouver une idée pour y répondre ? L’inspiration va-t-elle m’envahir de façon impérative, me poussant, exigeant même que je me lance dans un texte ? Ou, au contraire, vais-je accoucher laborieusement d’un écrit sur lequel je me serai bien cassé la tête ? »



Doucement, une graine (venue parfois d’on ne sais où) germe dans l’imaginaire, déployant lentement sa tige pour permettre à la sève de l’inspiration de monter, jusqu’à l’épanouissement final d’un texte dont la saveur, la fragrance et la couleur nous surprennent parfois nous-mêmes. Il faut alors soigner ce dernier-né : le regarder, le nourrir, le bercer, le laisser reposer pour mieux le retrouver, lui apporter des notes subtiles visant à le rendre encore plus beau. Et puis enfin, accepter de le lâcher pour le partager avec d’autres… Moment de trac et de fierté mêlés : « Va-t-il plaire ? Va-t-il déclencher l’émotion-le rire-la nostalgie-la colère-la peur-l’interrogation… l’indifférence ???»

Les premiers retours arrivent : spontanés, chaleureux, bienveillants, quelquefois critique mais jamais blessants. Même si le texte n’est pas parfait, l’indulgence règne pour encourager les plus timides.

La seule chose qui compte, c’est de partager ensemble ce même plaisir d’écrire.



Et c’est ce que permet enfin - condition indispensable- la découverte des autres textes, la rencontre avec des sensibilités différentes, qui déclenchent invariablement un nouvel émerveillement… Toutes ces idées et ces formes d’écrits, parfois très éloignées les unes des autres, à partir d’une destination de départ identique : « Mais où vont-ils chercher tout ça ??? ». Il s’agit alors d’être attentif à ces lectures, à ce en quoi elles nous touchent pour, à son tour, remercier l’autre de ce cadeau unique et sans prix.

En reprenant cette magnifique chanson de la longue Dame Brune :



Qu'importe ce qu'on peut en dire,

Je tenais à vous le dire,

Ce soir je vous remercie de vous,

Qu'importe ce qu'on peut en dire,

Je suis venue pour vous dire,

Ma plus belle histoire d'écriture, c'est vous

...

Myriam