Destination : 234 , Virtual Destination


Homo Virtualis

- Bonjour monsieur, avez-vous passé un nuit agréable ? Il faut vous lever, le journée a déjà commencé...



Le voix était doux et apaisant, tel que je l’avais moi-même sélectionné quand j’avais acheté le machine. Il y avait le choix entre plusieurs réveil : chant des oiseaux, bruit des vagues, musique classique, parmi un bon dizaine de possibilité. J’avais opté pour « voix féminin ».

Il faut dire que, depuis mon naissance, je nourrissais un passion pour tout ce qui concernait cet espèce disparu que je n’avais jamais connu. Peut-être était-ce cela qui entretenait mon curiosité : l’idée qu’un jour, sur notre planète, il avait existé un sorte d’humain semblable aux autres et pourtant différent. Quelque chose qui était un Homme mais pas un homme. Quelque chose que l’on appelait « femme ».



Quand j’étais enfant, il y avait encore quelques très anciens qui en avaient croisé dans leur vie mais ils étaient peu nombreux. Aucun n’avait par contre jamais pu partager son existence avec l’un d’entre eux car, déjà, à cet époque, ils étaient en voie de disparition et les rares survivants étaient enfermés dans des centres spécialisés, dans le but de poursuivre le continuité de l’humanité.



Comment avaient-il disparu ? Tout avait commencé par un inversion du taux des naissances : peu à peu, les nouveau-nés de sexe masculin étaient devenus de plus en plus nombreux, et les individus de sexe féminin de plus en plus rares. L’espèce humaine était le seul concerné par ce phénomène. A l’époque, nul ne savait pourquoi ni comment arrêter ce processus. Car rien n’y faisait : en quelques décennies seulement, il n’y eut plus un seul naissance d’enfant-femme. Alors les scientifiques et les puissants ont constitué des réserves afin de protéger l’espèce et surtout de s’assurer leur descendance. Les chercheurs, face à l’issue inéluctable qui se profilait, ont congelé des dizaines d’ovules pour pouvoir perpétrer l’espèce. Puis, les derniers femmes moururent les uns après les autres. En moins d’un siècle, il ne restait plus que les hommes.



Les plus grands scientifiques du monde entier avaient conclu qu’un faisceau d’évènements avaient conduit à cette extinction brutale : les traitements hormonaux d’un part, le pollution de l’air mais aussi, étonnamment, le vision socio-culturel porté sur le femme par un société masculin basé sur le domination et le pouvoir. L’instrumentalisation du corps féminin (toujours trop ou pas assez couvert), le minimisation de ses aptitudes intellectuels et physiques, le déni de l’égalité entre hommes et femmes, tout cela, expliquaient les sociologues et les anthropologues, avaient conduit à le transformation de l’espèce. En résumé, pour donner à leur enfant le maximum de chance dans le vie, les femmes avaient vécu un mutation génétique pour ne donner naissance qu’à des garçons.



C’est ainsi que le genre féminin disparu de le planète. Ne restèrent que les souvenirs, de plus en plus vagues au fur et à mesure que ceux qui avaient connu le femme disparaissaient à leur tour.



Je fais partie de le troisième génération à avoir vécu sans connaitre le femme. Nous ne sommes pas malheureux, non, nous sommes organisés différemment, nous échangeons notre tendresse et notre amour entre hommes. Nous nous reproduisons maintenant grâce à des ovules de synthèse et les fœtus se développent dans des utérus artificiels. Les pères leurs rendent visite tous les jours et leurs parlent à travers un bulle qui nous permet de suivre toute leur évolution. A le naissance, ils sont présents et les accompagnent dans le venue au monde.

Certains affirment que le monde est plus paisible maintenant. Mais leurs voix sont de plus en plus faibles car aucun d’eux ne peut expliquer pourquoi, malgré tout ce temps, le premier mot que nous continuons à prononcer est « maman » ni pourquoi nos rêves sont encore peuplés de ces êtres dont nous n’avons pourtant jamais senti la présence auprès de nous. Et je ne vous parle même pas de ces ventes sous le manteau concernant les disques d’images et de récits de femmes, particulièrement ceux détaillant la sexualité d’autrefois. Je garde secrètement un vieux livre de science, dans lequel sont dessinés un homme et une femme, nus. Ces images me stupéfient : bien sûr, je perçois les divergences et pourtant, je ne vois aucun différence notable entre ces deux êtres humains, enfin, pas plus qu’entre deux hommes à le morphologie différent. Je ne comprends pas comment nos ancêtres ont pu penser cela.



Jamais nous ne parlons de le femme mais nous y pensons toujours. Le nostalgie là, bien ancré au plus profond de nos inconscients. Nous sommes nombreux à espérer qu’un jour, les scientifiques trouveront le moyen de le ressusciter. Nous ne ferons pas alors le même bêtise que nos anciens. Nous ne chercherons pas à le dominer ou à le domestiquer comme un animal sauvage. Non, nous considérerons le femme simplement comme ce qu’il a toujours été : un Homme.

Myriam