Destination : 304 , Le glaive et la balance


C'est pas juste !

Ce que je trouve difficile dans l’art d’être parent,

Quand on a la joie d’avoir plusieurs enfants,

Ce n’est pas de falloir se lever dans la nuit,

Pour un vilain cauchemar ou une maladie.

Ce n’est pas non plus de devoir répéter

Deux fois, dix fois, vingt fois, pour être écouté.

Ce n’est pas encore d’assurer l’intendance

D’une petite troupe qui ne rêve que de vacances.

Ce n’est pas plus d’avoir, pendant quelques années

A se mettre en parenthèse et changer ses priorités.

Certains jours nous semblent vouloir être sans fin,

Quand les nuits s’évaporent déjà dans le matin,

Et bien sûr, tout cela pèse sur le quotidien

Mais remboursé au centuple par la tendresse et les câlins.



Non, s’il est vraiment une chose qui me glace,

C’est de devoir faire pour chacun à chaque place,

Répondre aux besoins et attentes formalisés

Tout en tenant compte des individualités.

Observer, comprendre pour pouvoir ajuster

L’offre générale à la demande personnalisée,

Essayer de donner, à tous, la même chose

Mais selon les goûts, en vert, jaune ou en rose,

Selon les compétences, selon les capacités,

Les peurs, les passions, les centres d’intérêt,

Pour que chacun d’eux puisse s’épanouir

Et sache reconnaitre ses besoins et désirs

Afin de devenir plus tard, un adulte confiant

Et heureux d’être ce qu’il est vraiment.



Etre juste n’est pas toujours équitablement

« C’est pas juste ! » en étendard brandis par nos enfants

Expliquer ses choix, tenir ses engagements

Reconnaitre aussi ses erreurs de jugements

Pour faire de son mieux, modestement,

Gérer le pareil et le différent : c’est ça aussi, être parent.

Myriam