Destination : 184 , Apocalypse Now


La Java de l'Apocalypse

* Sur l'air de "La Java des bombes atomiques", de Boris Vian



Depuis qu’un farfelu,

Nouveau Nostradamus,

Apprenti visionnaire.

A prédit pour bientôt

Et sans mâcher ses mots

La fin de notre terre.

Je m’enferme toute la journée

Derrière mon PC,

Cherchant les expériences.

Et le soir je rentre chez nous

Tout ça me met en transe

En imaginant tout.



J’suis paralysée par l’effroi

Mes amis croyez-moi

C’est pas vraiment d’la tarte !

La question du jour et de l’heure

Me fait trembler de peur

C’est pas d’celles qu’on écarte !

En c’qui concerne la façon

Et le rayon d’action

C’est une chos’qui m’tourmente,

D’ici à choisir d’m’exiler

A Bugarach-les-Prés,

Y’a qu’un pas qui me tente…

Ça mérite réflexion,

Pas de précipitation.



Voila que depuis bien des jours

J’rumine avec amour

Ma terreur maladive.

Quand je vois du soleil

J’imagine aussi sec

Qu’il nous tombe sur l’endive !

Et quand les nuages noirs

D’un orage estival

Sur ma tête s’amoncellent

Je pense aussitôt qu’un

Cyclone ou un typhon

Va déchirer le ciel.



A mesure que la date approche

Je m’en aperçois mieux

J’ai le cerveau qui cloche !

Si ça continue c’est sérieux

J’aurais plus un cerveau

Mais un vrai Marshmallow !

Le soir j’me gave de somnifères

Et l’matin j’me réveille

A coup d’anxiolytiques.

Et pourquoi ne pas me construire

Si j’ne peux pas m’enfuir,

Un abri atomique ?

Mais faut être sûr de son coin

Avant d’poser ses parpaings.



J’ vais plus à la montagne

Depuis que j’ai appris

Qu’il y a des zones sismiques.

Quant à la mer où l’océan

J’ai trop peur maintenant

D’une vague tsunamique !

Si j’entends un avion

Passer le mur du son

Je crie « tous aux abris ! »

Et je n’vous parle même pas

Des trous noirs et pourquoi

Pas d’arrivée d’ovnis !



Pourtant devant les résultats

Les preuves et les débats

Des plus grands scientifiques,

Je suis complètement perplexe

Ça devient très complexe,

Et même catastrophique !

Car quand j’écoute les infos

Je blêmis aussitôt

Devant les conneries

Qu’les hommes réussissent à faire

Pour un dieu, pour une terre,

Et même pour un parti.



Final’ment le plus risqué,

C’est d’être contaminé

Par la bêtise humaine.

Alors tant qu’à trépasser,

Autant chez soi rester,

Pour en faire un poème !

Myriam