Destination : 226 , Comment faire ?


Comment se lever ?

INTRODUCTION :

À moins d’être malade ou de s’autoriser une olympiade de procrastination [et, surtout, à la condition d’avoir une vessie ultra résistante], aucun de nous ne peut y échapper : chaque jour de chaque semaine de chaque mois et de chaque année, nous devons nous lever. Certes, rien ne nous empêche de nous recoucher aussitôt, mais le mal est fait : il a fallu sortir du lit !

Au total, dans une vie moyenne de 85 ans [marge haute pour les messieurs, normale pour les dames] nous nous lèverons près de 31 025 fois. C’est ainsi qu’à force, nous ne prêtons guère attention à ce moment qui fait partie de notre routine [Sauf exceptionnellement, lorsque justement nous ne pouvons pas faire ce mouvement naturellement, en cas de maladie ou de douleurs physiques par exemple]. Et pourtant, il s’agit d’un exercice délicat de transition sensible, tant au niveau physique (passage de l’horizontalité à la verticalité) qu’au niveau psychique (passage de l’état de sommeil à l’état de veille).

C’est ce sur quoi nous allons nous pencher dans cette étude, pour tenter de mieux comprendre et appréhender cet acte à la fois ordinaire et extraordinaire : se lever.



1) DÉFINITION (Dictionnaire Larousse)

Se lever : verbe pronominal, issu du lat. levare, qui est le dénominatif actif de levis (e bref), voulant dire d'abord alléger puis, de là, lever une chose en haut, la traiter comme une chose légère. Plusieurs utilisations possibles :



 Être mû du bas vers le haut, se mettre debout, être debout : Se lever de sa chaise.

 Sortir de son lit : Sitôt levé, il met la radio.

 S'insurger, se révolter contre quelqu'un, quelque chose : Le peuple se lève contre le roi.

 En parlant d'un astre ou du jour, apparaître à l'horizon : Le soleil se lève.

 En parlant des éléments (mer, orage,…), commencer à se faire sentir : Le vent se lève.

 En parlant du brouillard, de la brume, disparaître : Le brouillard se dissipe.

 En parlant de quelque chose, disparaître, être supprimé : Toute ambiguïté est levée.



2) TECHNIQUE

Dans cette partie, nous allons nous attacher à décrire ce processus essentiel à toute activité humaine [Certaines opérations sont particulièrement compliquées à réaliser en position allongée, voire impossible]. Mais pour bien comprendre ce dont il s’agit, il est nécessaire de définir les paramètres précis et le contexte de notre recherche : nous ne parlerons pas ici des réveils importuns et/ou intempestifs pouvant survenir à certaines périodes de la vie ou en certaines occasions [Par exemple, les pleurs de bébé à 3h du matin pour informer que c’est l’heure du biberon ou que la couche est pleine. Ou alors les chants discordants de Jules qui rentre, lui aussi à 3h du matin mais là, c’est lui qui est plein !!]). Nous nous limiterons à la situation la plus banale qui soit : celle du réveil matinal [Le terme matinal n’a ici qu’une valeur de repère, attendu que chacun est libre de choisir l’heure à laquelle il souhaite se lever].



Se lever n’est pas seulement un enchainement de mouvements plus ou moins bien coordonnés, c’est aussi et je dirais même avant tout, un état d’esprit. Ou, pour être tout à fait exacte, une conjugaison parfaitement orchestrée du corps et de l’esprit. Nous allons essayer de détailler ce processus qui ne prend, généralement, que quelques minutes en moyenne [Pour être plus précise, cela peut prendre en fait de quelques secondes à quelques heures, en fonction de la motivation du sujet observé].

Les 6 étapes du lever :



1. Le cerveau reçoit, enregistre et traite les signaux lui indiquant que l’heure de se lever approche. Ces signaux peuvent être extérieurs (les rayons du soleil, la sonnerie du réveil, les mouvements de la personne qui dort à côté, le chant du coq à la campagne, le bruit des camions poubelles dans un environnement citadin…) et/ou intérieurs (la faim, la soif, le froid, la chaleur, l’engourdissement, l’envie d’aller aux toilettes…).



2. Le cerveau prend peu à peu conscience de ces signaux et envoie le message d’éveil vers les zones de la conscience, par l’intermédiaire de molécules chimiques transmises par impulsion électrique entre les neurones [Vous avez à peine eu le temps de commencer cette phrase que tout était déjà fait !]. Ainsi peu à peu, les sens s’extraient du sommeil et se détournent de la conscience nocturne (le rêve : « Ah, le doux bruit de la pluie… ») pour se tourner vers la conscience diurne (la réalité : « Et m… il y a une gouttière dans la chambre ! »). [Oui, parfois, ce passage peut se faire plus brutalement que d’autres…]



3. Le corps répond aux appels émis par le cerveau et les muscles se réveillent eux aussi. L’individu bouge, plus ou moins activement certes, mais il bouge ! Il prend conscience de son environnement : qui est-il, où se trouve-t-il, pourquoi est-il là, qui est la personne à côté de lui [Sans commentaires], etc. Généralement, à ce stade, le plus dur est fait : la personne est réveillée. Reste à l’accepter et là, ça peut se gâter…



4. Cette quatrième étape est cruciale et déterminante pour la suite mais elle dépend étroitement de la personne mais aussi du moment [se lever un lundi pluvieux de novembre n’a strictement rien à voir avec un dimanche radieux de juillet !] Certains maugréent en essayant de se tourner d’un air boudeur, bien décidés à dormir encore un peu ; d’autres jurent en sautant sur le réveil pour le jeter à travers la pièce ; d’autres encore s’étirent langoureusement et respirent doucement en écoutant les oiseaux gazouiller, enfin, certains passent directement à l’étape suivante.



5. Le moment fatidique est arrivé : sortir du lit, quitter la station horizontale pour retrouver sa verticalité humaine. Là encore, plusieurs schémas vont se retrouver : ceux qui sautent littéralement hors du lit (hop, hop, hop !!!), ceux qui commencent par s’asseoir avant de poser doucement un pied puis l’autre sur le sol, ceux qui roulent sur le côté pour se lever en s’appuyant sur un bras [Toutes les femmes ayant été enceintes au moins une fois dans leur vie comprendront immédiatement cette partie], ceux qui ont besoin d’une aide extérieure pour se mouvoir, etc.

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6. Ça y est : le sujet est debout.



3) CAS PARTICULIERS :



1. Se lever avec les poules : Autrefois, lorsque le grillage n’avait pas encore été inventé et que maître Goupil battait la campagne de nuit comme de jour, il était plus sûr de se coucher auprès de ses précieux volatiles, surtout en période de disette ce qui était assez fréquent. Du coup, et bien, par la force des choses, cela impliquait logiquement de se lever avec les poules. [Cette expression a été détournée plus tard de son sens premier pour désigner les hommes qui, après avoir passé la nuit avec leur(s) poule(s), se levait de bon matin pour rejoindre leur foyer en catimini…]



2. Se lever du bon pied : C’est le rêve de tout un chacun, qui s’applique généralement [soyons honnêtes] plus souvent aux autres qu’à nous-mêmes… En effet, lorsque quelqu’un ne se lève pas du bon pied [On dit alors qu’il se lève du pied gauche, reste à savoir, comme dirait ma sœur, « Quelle gauche ? »…], c’est son entourage qui en pâtit, plus que lui-même ! Existe-t-il une méthode pour se lever du bon pied à coup sûr ? La réponse est non ! [Par contre, pour ceux qui voudraient éviter la situation contraire, la solution est simple : rester au lit !]



3. Se lever en catastrophe : Si la précédente expression était un rêve, celle-ci est un cauchemar ! Quoi de plus désagréable - voire douloureux - que de se réveiller en sursaut, sentir son cœur s’emballer et sa respiration s’accélèrer, se demander avec angoisse ce qui se passe ! Si ces situations reviennent régulièrement, elles peuvent être à long terme la cause de troubles somatiques (cardiaques, hypertension,…) ou psychiques (hyper irritabilité, nervosité, changements d’humeurs brusques et inexpliqués ou, au contraire, états dépressifs). Il est donc nécessaire de trouver au plus vite, pour pouvoir y remédier rapidement, la cause de ces réveils explosifs qui peuvent se révéler de véritables catastrophes pour la personne et pour ses proches.



4) IDÉES REÇUES :



1. Se lever en fanfare : Bien évidemment, personne ne se réveille avec une fanfare venue spécialement jouer un air de bandas dans sa chambre… à moins que vous ne vous soyez trouvés dimanche dernier sous les cloitres de Condom après une soirée un peu arrosée… (https://www.youtube.com/watch?v=UjsEFOuA4pw )



2. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt : Cette notion est toute relative… En effet, qui peut définir précisément ce que veut dire « Tôt » ? D’une part, cela est intrinsèquement lié à notre rythme biologique interne ainsi qu’à notre culture et à nos habitudes. D’autre part, on pourrait pousser la logique plus loin en expliquant que, quelle que soit l’heure à laquelle on se lève ici, il est toujours plus tôt/plus tard quelque part ailleurs… Enfin, mais cela n’engage évidemment que moi, je persiste à penser qu’il vaut mieux un lève-tard vaillant qu’un lève-tôt feignant… Aussi, pour en finir avec ces préjugés et mettre tout le monde d’accord, je dirai que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent, point ! [Et c’est déjà pas mal, non ?]



5) CONCLUSION

Pour clôturer ce petit tour d’horizon, je vous propose une maxime personnelle que j’applique aussi souvent que possible : Pour bien se lever, il faut d’abord se coucher !!!



BONNE NUIT !

Myriam