Destination : 243 , Les révoltés d'Ailleurs


Mon école rurale

Il était une fois,

Une petite école

Au milieu d’un village,

Encerclé par les champs.

Et dedans cette école,

Il y avait des enfants,

Des enfants très très sages

D’autres plus turbulents.

Ils étaient pas nombreux,

A peine une vingtaine ;

Ici l’éducation n’est pas

Un travail à la chaine.



Il était une fois,

Une salle de classe,

Bien propre et bien rangée.

Et les petits bureaux,

Devant le tableau noir.

Et les petits bureaux,

Pleins de petit bazar,

S’en allaient deux par deux.

Crayons, gommes et stylo,

Classeurs, cahiers, ardoise

« Papier, caillou, ciseaux »

Et des livres en pagaille.



Il était une fois,

Des leçons de grammaire,

Et de conjugaison,

Pour suivre les saisons.

Des tables de calcul,

Et des opérations,

Des figures magiques

Aux noms géométriques.

Oscar comptait ses os,

Pour les leçons de science.

Des graines dans les pots,

Poussaient en expérience.



Il était une fois,

Des murs endimanchés

De photos, de dessins,

De frises historiques

De cartes géographiques

Rappelant que nous sommes

De simples petits hommes

Dans un grand océan.

Une salle informatique,

Et même des cours d’anglais,

Il n’y a pas qu’en ville,

Qu’on connait Internet.



Il était une fois,

Une cour de récré,

Des rires à perdre haleine,

Qui rythmaient la journée.

Des sauts sur la marelle,

De la terre jusqu’au ciel,

Des courses et des ballons,

Parfois quelques jurons.

Et tous les habitants,

Exprès, ouvraient en grand,

Les fenêtres et les cœurs

Pour entendre les enfants.



Il était une fois

Des maîtres et des maitresses

Qui pensait vraiment faire

Le plus beau des métiers.

Qui faisaient leur programme,

Et le rendaient vivant,

Transformant les préaux

En royaumes de fête.

Des projets plein la tête :

Des sorties culturelles,

Des voyages scolaires,

Pour ouvrir l’horizon.



Il était une fois,

Des hommes et des femmes,

Qui faisaient vivre l’école,

Du matin jusqu’au soir ;

Et pour lesquels l’école

N’est pas qu’un bâtiment,

Mais le cœur du village

Un grand cœur qui palpite

Au rythme des enfants,

Et des récréations

Qui emplissaient de vie

Chacune des maisons.



Il était une fois,

Une école sereine,

Qui voulait oublier

Les tracas, les soucis,

Les comptes d’effectifs,

Les manques de moyens,

Les idées politiques

Qui tournent au gré du vent.

Être une école humaine

Qui se donnait le temps

De connaitre l’enfant,

Son rythme et ses besoins.



Il était une fois

L’école communale,

Celle qui s’est battue,

Celle qui s’est bâtie

D’Hugo jusqu’à Ferry.

Qui n’oubliera jamais,

Que le chemin fut rude

Pour que tous les enfants

Accèdent au savoir.

Aujourd’hui sacrifiée,

En classes surchargées

Mais rentabilisées.



Il était une fois,

Une petite école

Mais ce ne sera plus,

Bientôt qu’un souvenir.

Condamnée à fermer,

Elle sera désormais,

Silencieuse et sans vie,

Seule, abandonnée.

Plus de cris, plus de rires,

De rentrées parfumées,

Une école qui ferme

C’est un village qui meurt.

Myriam