Destination : 35 , A contre sens


Les Gros Mots

Il y a ceux qu’on dit dans l’impulsion du moment, quand on se fait mal ou qu’on est stupéfait. Ils ne visent personne en particulier et permettent surtout de libérer un cri, une douleur, un effroi. En général, ce sont des mots vulgaires, pas jolis du tout.



Il y a ceux qu’on dit quand on est en colère, ceux qui visent quelqu’un et qui cherchent à blesser, à faire mal, à toucher méchamment. Ils peuvent être vulgaires ou pas, selon l’intention qui est visée. Ce sont des armes de destruction massive.



Il y a ceux qu’on utilise tout le temps, qui ponctuent nos phrases et nos expressions, surtout chez nous, dans le sud. On les dit sans y penser, sans même s’en rendre compte. En général, ils sont prononcés avec l’accent et sans intonation agressive.



Il y a ceux qu’on pense sans les dire, par politesse ou par couardise, mais dont la retenue nous coûte et nous pèse, face à une personne abjecte ou exécrable. Ce sont des mots traitres car leur libération entrainerait la nôtre en mettant les points sur les i.



Il y a les miens, ceux qui m’horripilent les poils, comme disait ma fille de six ans. Je citerais, en vrac et dans le désordre : politique, contrainte, despotisme, sujétion (aux médias, à la consommation, la non consommation, aux idéaux quand ils deviennent jusqu’aux-boutistes…) et injonction (au bonheur, à l’épanouissement personnel, à une vie riche harmonieuse, à la réussite professionnelle, familiale, amoureuse, artistique, ….)



Enfin, il y a ceux que j’aime, qui sont un peu désuets et font réagir, mais dont la prononciation ou la simple évocation me donne un grand sourire : saperlipopette ; cornebidouille ; sapristi, bon sang et (quand c’est vraiment important), bon sang de bonsoir ; crotte de bique ; fichtre et, en bonne gasconne, mon préféré : BOUDIOU (prononcer BOU-DI-OU).

Myriam