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Sept jours de Réflexion

Carte Postale 1 : Des croix blanches au premier plan se détachent sur un fond de mer azur. Une légende, en bas à gauche : « Sète, Le Cimetière Marin ».



Texte : « Lundi 22 Juillet. Nous sommes arrivés hier vers midi, sans encombre. J’ai essayé de te joindre dans la soirée pour te le dire mais tu n’étais pas là et je ne veux même pas savoir où tu te trouvais. Je t’envoie donc cette carte : tu reviendras bien à la maison une fois dans la semaine et j’ose espérer que tu en profiteras pour relever le courrier ! Pense au moins à appeler la petite. »







Carte Postale 2 : L’entrée d’un port, des petits bateaux de pêche entourés d’une nuée de mouette et on aperçoit en arrière-plan la silhouette d’un phare se détachant dans un ciel d’azur.



Texte : « Mardi 23 Juillet. Maman, Papa. Ici tout va bien, ne vous inquiétez pas. Je sais que vous vous faites du souci mais je vous jure que ça va. Je ne suis pas la première femme à me retrouver seule en vacances avec sa gamine de 10 ans, et certainement pas la dernière ! Je ne réponds pas au téléphone parce-que je n’ai envie de parler à personne. J’ai besoin de réfléchir, c’est normal il me semble. Je vous embrasse tous les deux. »







Carte Postale 3 : Coucher de soleil sur le canal bordé de maisons aux façades colorées, les lumières des réverbères se reflètent et miroitent sur l’eau.



Texte : « Mercredi 24 Juillet. Ma chère petite sœur, c’est vraiment gentil de ta part de nous avoir prêté ton studio pour la semaine, c’est exactement ce dont j’avais besoin. M’éloigner de toute cette histoire pour faire le point, cela devenait une nécessité. Je me rends bien compte que je l’aime toujours, on ne peut pas balayer une histoire de quinze ans comme cela.

Mais je ne sais plus quoi penser, ni quoi espérer : je serai désespérée s’il part mais s’il reste, pourrai-je lui pardonner sa trahison ? Je sais bien ce que tu en penses, mais ce n’est pas si facile. Je t’embrasse très fort. »







Carte Postale 4 : La partie gauche présente un bref historique de la ville, écrite dans une bulle en forme de parchemin et surmontée du blason de la ville. A droite, deux photos.



Texte : « Jeudi 25 Juillet. Laurence, tu n’imagines pas à quel point je me sens bien ici. Loin de la maison, loin du travail et même, pardonne-moi, loin de vous. Loin de tout ce qui me rappelle combien j’étais heureuse avant le 14 juillet. Cette date est gravée dans ma tête, et je ne peux l’évoquer sans ressentir la douleur qui m’avait alors transpercée jusqu’au cœur.

Pourquoi, mais pourquoi m’a-t-il fait cela ? Cette question m’obsède mais l’idée de connaitre la réponse me terrifie… Je rentre samedi soir et si tu veux bien, je passerai dimanche avec la petite qui réclame sa marraine.

Bises. »







Carte Postale 5 : Autre vue du port, des bateaux de plaisance sont sagement alignés le long de la grève, le phare et, en arrière-plan, le port de commerce avec ses constructions grises et bétonnées.



Texte : « Vendredi 26 Juillet. Mathieu. Oui, j’ai bien eu ton message. Je ne te cache pas que savoir que ton meilleur ami souffre de mon absence et de mon silence, me fait plaisir. J’aimerai qu’il comprenne à quel point il m’a fait du mal mais j’en doute. Je ne comprends toujours pas pourquoi il m’a avoué s’être envoyé en l’air avec cette fille : est-ce pour me pousser à le quitter ou pour soulager sa conscience ? Je lui ai laissé la semaine, sept jours entiers, pour y réfléchir et me donner une réponse claire. Demain je rentre et j’écouterai ce qu’il a à me dire. Ensuite, nous verrons. »

Myriam