Destination : 363 , Travailler encore...


Divergences

Le père : Travailler, c’est un but, un accomplissement !

Le fils : Moi je dirai plutôt une perte de temps…

Le père : En te donnant ta place dans la société,

Le travail t’offrira la légitimité,

Mon enfant, tu verras, il comblera ta vie,

Le fils : Qui comme la vôtre, sera vite pourrie !

Et si je m’obstine à ne point suivre vos pas,

C’est que, votre vie, justement, je n’en veux pas

Le père : Tu es si jeune, tu ne vois que le présent,

Le soleil dans le ciel, la douceur du printemps,

Mais les hivers sont rudes, il faut t’y préparer.

Le fils : Avant l’hiver, il me semble qu’il y a l’été…

Et je veux profiter des fruits de ma jeunesse,

L’amour, la fête, les voyages et l’ivresse.

Puis de l’automne, vivre l’arrière-saison,

Un bon verre à la main, appuyé au balcon…

Le père : Allons ! Pour ne pas finir dans la pauvreté

Il faut que tu ailles à l’école pour étudier,

Apprendre les sciences et la littérature,

Tout ce qui te sera utile pour ton futur.

Et puis, le moment venu, choisir un métier,

Avocat, médecin, dentiste ou banquier ?

Tu n’as, face à toi, que l’embarras du choix,

Pour vivre enfin, en riche et gros bourgeois.

Le fils : Diantre non ! L’image est déplaisante !

Je me vois, comme vous, la panse débordante,

Le regard méprisant et le front dégarni,

Tel un vautour couvant son or sous son lit.

Je ne veux pas courir, du matin jusqu’au soir,

Pour finalement, être toujours en retard,

Sacrifier ma famille pour un dossier important,

Et tout ça, seulement, pour gagner de l’argent.

Non ! Non ! Non ! Je ne veux pas de cette vie-là !

Je veux pouvoir rêver à des jours plein de joie,

Connaitre l’aventure et découvrir le monde,

Pleurer devant un film, sourire à la Joconde,

Vivre, enfin, simplement, ivre de liberté…

Le père : Fort bien, c’est ton choix. Mais dis-moi, qui va payer ?

Myriam