Destination : 88 , ANNIVERSAIRE 4 RELAIS


Soif d'Ailleurs

A partir du poème « Soif de l’Ouest »



Dans ce port où la berge

Sans cesse battue par les vents

Un navire écarlate

Vante un autre monde.

Rêvez, rêvez ma chère,

Rêvez, nous avons tout le temps

Oh !

Qui me donnera seulement un billet ?

Un aller sans retour pour Ailleurs,

Un pays de monts et merveilles

Loin d’ici, des filles et de la ville.



Épines dans l’alcôve observées par des pailles

Qui menthes sans raison barbouillant de mensonges

Il est des espoirs sans espoirs

Et des docks sans poissons où ma tristesse

Déferle en lame de fond,

Sous le fallacieux prétexte

Que je n’ai pas le bon profil

Aux origines un peu douteuses

Que le bon droit décide

D’un bureau du gouvernement



A chaque étage

Sous l’œil des caméras

Arrête

Mon cœur est dans le ciel, je manque un peu d’espace en bas

Car les ascenseurs se suivent

Et ne m’acceptent pas.

Le vigile en noir sourit bien haut

Et montre ses dents bien blanches.

Ha ! Si j’avais mon révolver

Pour interrompre la musique

De la chanson polyphonique

De cent machines à écrire.



Dans l’État d’où je viens,

Justement quatre-vingt-trois jours,

Après la mort de quelqu’un

Un garçon doux comme du velours

Avec qui je dansais le quadrille

Et c’est ce qui l’a tué

Alors je me suis enfui

Loin, vers la vieille Europe,

Mais j’ai trouvé des bras fermés

Et j’ai entendu de leurs lèvres,

Des mots blessants, des mots mordants

Pour un homme au passé de sang

Comme je le suis maintenant.

Myriam