Destination : 375 , Saint Bol


La boussole

Si un jour je perds le Nord

J’irai d’Est en Ouest

J’irai tout azimut

Je mettrai cap au Sud !



Enserrée dans un écrin métallisé, protégée par un pochon de velours rouge fané, la boussole de mon lointain aïeul se réchauffe dans ma main. Comment en a-t-il fait l’acquisition ? Cela reste un mystère. Autant que je sache, il n’y a eu aucun navigateur, aucun explorateur, aucun marin dans ma famille ancrée dans la terre et le travail agricole depuis de nombreuses générations.



Si je me retrouvais à l’Ouest,

Ce serait toujours l’Est de quelque chose,

Ce serait à l’Est d’Éden,

Entre le Nord et le Sud.



Depuis longtemps déjà, elle me sert de repère, de guide. Elle me montre la voie, les chemins possibles pour arriver à bon port. Et pas seulement pour me donner la direction ! Si je cherche un conseil, une réponse, une idée pour traverser les brouillards de mes incessantes hésitations : c’est elle que je questionne et, sans faillir, elle me donne la voie.



Car entre Zénith et Nadir,

Entre le ciel et la Terre,

Se trouve le milieu,

Et au milieu, il y a je.



Elle est un peu rouillée mais son mécanisme fonctionne parfaitement. Son aimant magnétique m’hypnotise et me rassure ; tantôt il se balance nonchalamment ; tantôt il s’affole violemment, mais il suit toujours les battements de mon cœur.



Si un jour je perds le Sud

J’irai d’Ouest en Est,

J’irai tout azimut,

Je mettrai cap…

Myriam