Destination : 44 , Sartre


Existentialisme

L’existence précède l’essence

L’essence ne fait pas l’essentiel

L’essentiel vient de l’être

L’Être et pas le Néant

L’être et non l’avoir,

Pourtant tous deux des auxiliaires,

Ce qui ne signifie pas

Pour autant qu’ils sont amis

Je dirai même le contraire :

C’est une question critique

De la raison dialectique.

Si on ne peut avoir sans être,

On ne peut être sans avoir,

Avoir des rêves et des envies,

Des espoirs et de l’appétit

Pour vivre – aimer – chanter,

Sur les chemins de la Liberté,

La liberté d’être soi-même,

Fidèle à ses valeurs et à ses émotions,

Refuser d’avoir les mains sales,

Sales d’égoïsme ou d’indifférence,

Car depuis Ponce Pilate chacun sait,

Que s’en laver les mains ne les rend pas plus blanches,

Et que les mouches toujours s’affairent

Et auront toujours bien fort à faire

Dans l’engrenage des humains,

Bornés, coléreux et entêtés,

Qui se déchirent en huis clos

Pour des histoires invraisemblables

De territoire ou de croyance,

Comme si le Diable et le Bon dieu

En avaient quelque chose à faire

De tous les mots que l’on se jette

A la figure, comme des pierres,

Tandis que partout, par milliers

Des morts sans sépulture et sans identités

Sombrent dans la mer,

Sont ensevelis par la terre,

Dévorés par les flammes,

Emportés par une tempête

Fauchés par une maladie ou une guerre

Dans l’indifférence générale,

Jusqu’en avoir la nausée.

L’existentialisme est un humanisme

Malheureusement, l’inverse n’est pas vrai

Car pour beaucoup, même respectueuse,

La putain reste une putain.

Myriam